Découvrez l’histoire de ce couteau mondialement connu. Le Laguiole est né au village de Laguiole, il est nécessaire de le rappeler. Plus qu’une histoire, la fabrication du couteau est une activité aujourd’hui réelle et bien vivante, comme le démontrent les nombreuses coutelleries avec leurs ateliers dans les rues du village. Découvrez son passé, tourné vers l’avenir, les différentes étapes à travers les âges, du capuchadou au laguiole, avec les ajouts du poinçon, du tire-bouchon, sans oublier l’abeille et la forge de la lame : le Laguiole n’aura plus de secret pour vous. Une fabrication de A à Z à Laguiole.

Du Capuchadou au célèbre couteau de Laguiole

Depuis la préhistoire, l’Homme a toujours su confectionner des outils tranchants afin de faciliter son quotidien. Dès le Moyen Age, nous trouvons des témoignages de fabrications de lames dans la seigneurie de Laguiole. Sous l’Ancien Régime, la production du couteau est faite par deux corps de métiers : les taillandiers, qui s’occupent de la taille de la lame et les forgerons qui se chargent de l’assemblage entre la lame et le manche.

Laguiole droit et Capuchadou
C. Lemasson

Qu’est-ce qu’un Capuchadou ?

L’ancêtre du couteau de Laguiole est un couteau simple qui est utilisé dans la vie de tous les jours. Il se nomme Capuchadou. C’est un couteau avec une lame pointue, épaisse et fixe. Son manche est arrondi. Il est aussi bien utilisé pour tailler des bâtons pour guider les troupeaux que pour trancher le pain à table.

L’Âge d’Or du couteau de Laguiole

Dans la première moitié du XIXe siècle les taillandiers sont remplacés par les couteliers. Entre 1828 et 1870 les coutelleries Moulin, Glaize et Calmels ouvrent et se développent dans la rue du Valat, la rue la plus commerçante du village à cette époque.

Le couteau fermant ou pliant voit le jour dès 1829. Sa lame est de type bourbonnaise et le manche se termine en bec-de-corbin. Le ressort est lisse et sans décors. Pour fermer le couteau c’est un système à cran forcé, on “force” sur la lame pour fermer le couteau… le Laguiole est né.

  • En 1840 les Laguiole droits sont munis d’un poinçon. Il faudra attendre 1850 pour que les couteaux changent de lame pour une lame Yatagan.
  • Entre 1850 et 1870 le couteau s’affine mais la mouche et le ressort restent lisses et sans décor.
  • À partir de 1880, la mouche se décore de dessins floraux ou d’autres inspirations dans la nature environnante. Au même moment, les premiers couteaux de Laguiole avec tire-bouchon font leur apparition.
  • En 1900, les couteliers Pages et Calmels sont récompensés d’une médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris. Les différentes récompenses permettent au couteau de Laguiole d’acquérir ses lettres de noblesse.
  • Entre 1890 et 1910 de nouveaux décors font leurs apparitions. Cette période est l’âge d’or de la coutellerie Laguiolaise. 30 personnes sont employées dans les différentes coutelleries.
  • En 1908-1909, les premières abeilles ornent la mouche en tête du ressort et elles deviennent l’emblème du couteau de Laguiole.
  • Après la Première Guerre Mondiale il ne reste plus que trois coutelleries à Laguiole, la main-d’œuvre manque, l’exode rurale vers Paris en étant la principale cause. En 1950 Léon Glaize arrête et baisse le rideau de son établissement. Pendant cette période, Thiers développe la coutellerie et se spécialise dans la fabrication de couteaux régionaux, comme le Laguiole.

La renaissance du couteau de Laguiole

Ce n’est que 35 ans plus tard, en 1985, que le couteau réapparaît tel un phénix renaissant de ses cendres. Une équipe de passionnés et d’élus du plateau de l’Aubrac facilite le retour d’une fabrication du couteau de Laguiole dans son berceau de naissance. Le miracle s’opère, la fantastique aventure du couteau de Laguiole est perpétuée avec succès. Le couteau de Laguiole, fabriqué sur place génère plus d’une centaine d’emplois pour la fabrication et inspire des designers contemporains qui allient tradition et modernité.

Aujourd’hui…

L’activité coutelière est une réalité vivante et dynamique comme le démontrent les nombreux ateliers et boutiques dans le village. Amour du travail bien fait, tradition, ouverture vers l’avenir et modernité sont les maîtres mots des fabricants couteliers qui vous accueillent et vous montrent leur savoir-faire. Toutes les étapes de fabrication sont présentes à Laguiole pour réaliser le couteau dans les règles de l’art : préparation des pièces métalliques, forge, sciage, montage, assemblage, polissage, ciselage, affûtage. Certaines d’entre elles sont visitables tout au long de l’année. Allez à la rencontre des couteliers, dont certains sont « Meilleurs Ouvriers de France », découvrez ces métiers aux nombreux savoir-faire. Depuis 2013, des couteliers de Laguiole et de ses environs se sont regroupés dans un syndicat pour défendre le couteau du village et faire valoir sa reconnaissance.

Laguiole revendique l’authenticité et le savoir-faire autour de cet objet d’art.

Couteau de Laguiole zoom abeille
Forge de Laguiole

Le saviez-vous ?

  • Lorsqu’on vous offre un couteau de Laguiole, la tradition veut qu’on donne en échange une pièce de monnaie pour ne pas couper l’amitié.
  • Le Laguiole un objet de souvenir et de transmission : lors de la migration des Aveyronnais en Argentine et à Paris, le Laguiole était, très souvent, l’un des seuls souvenirs qu’ils emportaient. Lorsqu’un enfant atteint 12 ou 14 ans on lui offre son premier couteau de Laguiole, c’est un rite de passage à l’âge adulte.
  • Les rivets sur le manche du couteau forment une croix car lorsque les vachers se trouvaient dans les montagnes en estive, ils plantaient le couteau en terre et avaient ainsi une croix pour faire leur prière.

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